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En boîte le plat débarque à Rennes : la consigne à Rennes / 4

Originaire de Toulouse, le concept « En boîte le plat » est arrivé cet été sur Rennes. Leur idée est géniale : proposer à un ensemble de restaurateurs la mutualisation des contenants consignés de leurs plats à emporter.

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En Boîte le plat à Rennes

Le plat à emporter : stop aux emballages jetables

Avec plus d’un million de plats à emporter vendus chaque jours en France, les restaurateurs sont devenus des serial producteurs de déchets. Et quand on pense à la durée de vie de ces emballages – 30 minutes en moyenne – il y a de quoi s’affoler ! Ce constat, Tristan Gaillard et Nicolas Monnot ont décidé de contribuer à le faire bouger.

Devenus amis pendant leur cursus à l’INSA de Rennes, leur vie professionnelle prend tout d’abord des chemins différents. Industrie agroalimentaire pour l’un, industrie automobile pour l’autre, insatisfaisant pour les deux. Un jour, au détour de leur fil d’actualité facebook, ils découvrent la publication d’un ancien collègue de l’INSA. Jonathan, de la promo précédant la leur, habite maintenant Toulouse et travaille pour l’association « Etic Emballages ». Leur curiosité est piquée, c’est le confinement (le premier), ils ont du temps, ils reprennent contact avec Jonathan qui leur explique de fond en comble l’objet de cette association.

Un projet associatif

En 2018, Jonathan butte sur un geste de son quotidien. Je vous le donne en mille : il en a ras le bol de voir s’accumuler les emballages des plats à emporter dans ses poubelles. Que faire ? Relancer la consigne devient vite une évidence. Rapidement rejoint par 6 consignautes (j’adore ce nouveau mot !), ils fondent l’association Etic emballages.

Tous ensemble, ils imaginent et construisent le projet de leur association et donnent naissance à un nouveau modèle : « En boîte le plat ».

https://www.youtube.com/watch?v=jvXDQEGKK3w
Green Cyclette rencontre En boîte le plat chez les Clandestines à Rennes

Mutualiser pour externaliser la consigne

Les restaurateurs proposant des plats à emporter le savent : ils partagent le plus souvent les mêmes clients. Quoi de plus normal ? A moins d’être très difficile ou très porté sur un plat en particulier, il semble logique de vouloir varier les plaisirs des « take away ».

Attention, le prochain paragraphe va parler chiffres et même vous proposer un petit problème mathématique. Vous êtes prêts ? Aller hop, c’est parti.

Si une centaine de clients vont régulièrement dans une dizaine de restaurants, combien faut-il de plats consignés pour répondre à leur commandes ? Je vous le dis tout de suite, au moins deux raisonnements complètement différents répondent correctement à cette question.

Dans le premier, on considère que chaque restaurant doit avoir autant de contenants consignés que de clients. Donc chaque restaurant doit avoir 100 plats consignés : 10 X 100 = 1000. Ça fait beaucoup (en production, en investissement, en stockage) !

Autre raisonnement possible : puisque les 10 restaurants se partagent les 100 clients, on peut considérer que tous les restaurants doivent avoir autant de plats que de clients. Donc 100 plats consignés. C’est déjà plus raisonnable (et raisonné) ! Mais bon, d’ici à ce que les restaurateurs aient le temps de mutualiser leurs plats consignés, les poules auront des dents !

Je dirais plutôt, d’ici à ce que les restaurateurs puissent mutualiser leurs plats consignés, en boîte le plat sera né !

En boîte le plat : une nouvelle freechise ?

Vous l’aurez compris, Etic emballages est une association de convaincus militants pour « une société plus responsable et plus solidaire ». Leur concept de consigne mutualisé est novateur, vertueux, futé. Une franchise serait-elle née ? Que nenni ! Ils décident plutôt de confier le projet de leur association à Tristan et Nicolas pour que ceux-ci puissent le porter à Rennes, notre chère contrée !

Emballés (ok, je sors…), ces derniers fondent à Rennes l’association Pakadur (qui veut dire emballage en breton), lancent une campagne de Crowdfunding, achètent leurs plats duralex, des caisses de stockage, un vélo (oh oui !), créent un partenariat avec la feuille d’érable, un autre avec Esprit planète où ils stockent leurs boîtes, postulent puis intègrent TAG 35, convainquent une dizaine de restaurateurs du centre ville rennais d’intégrer leur réseau, proposent des ateliers de sensibilisation à la consigne… Je sais pas vous, mais moi j’en ai un peu le tournis !

En boîte le plat, concrètement, comment ça marche ?

Pour les consommateurs, c’est hyper simple. Vous allez dans un restaurant proposant les contenants d’en boîte le plat, vous versez une consigne de 3 € (comment c’est pas cher !), vous dégustez vos mets, vous rapportez le plat dans n’importe lequel des restaurants du réseau. Là, soit ils vous rendent votre consigne (même si ce n’est pas là que vous l’avez « achetée »), soit ils vous redonnent un plat tout propre avec un nouveau repas à emporter.

Pour les restaurateurs c’est tout aussi simple. L’adhésion à en boîte le plat ne coûte que 10 à 20 € par mois (comment c’est pas cher !) et grâce à eux vous avez accès à leur stock de boîtes que vous facturez aux client intéressés. A leur retour, vous les lavez (les boîtes hein, pas les clients) et vous les remettez dans le circuit. De leur côté, Tristan et Nicolas s’occupent régulièrement de ré-équilibrer les stocks de boîtes chez l’ensemble des restaurateurs.

Une cyclo-initiative pour des plats à emporter zéro déchet

En plus de ça, ils livrent tous les restaurateurs à vélo ! Oui, je sais, la cyclo-mobilité, c’est un peu mon pêché mignon. Il faut dire qu’en terme de mobilité décarbonée, elle est difficile à égaler… Je vous laisse donc imaginer ma joie quand j’ai appris que Pakadur fait voyager toutes ses boîtes à plats à bord de bicyclettes cargo (sans assistance électrique, entièrement molleto-tractées s’il vous plaît !). Non, franchement, chapeaux bas, casquettes en l’air, vraiment, bravo !

Comment soutenir cette super initiative ?

En utilisant leurs services pardi ! Profitez de plats à emporter sans encombrer vos poubelles, foncez chez les restaurants participants au projet !

Et puis c’est pas tout ! En phase de test depuis quelques semaines à peine, Pakadur envisage de proposer leurs services sur des festivals, sur des marchés… Autant de raisons supplémentaires pour faire circuler les boîtes de Pakadur et de les suivre sur leur page Facebook

Cet article vous a plu ? Retrouvez les articles précédents sur la consigne à Rennes ou d’autres sujets écoresponsables sur le blog de Green Cyclette !

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